Les nouvelles de Anne et Yvon

L'été à Montréal, tout le monde est dehors et pour cause, cette année, l'hiver a été long ! Toute la vie se transporte assez naturellement vers le quartier des spectacles et ses environs.

En particulier, les spectacles sont nombreux au niveau des points 1 à 4 de la carte, puisque c'est ici que se déroulent les festivals. En suivant la rue Ste Catherine, au delà de Berri-UQAM, on arrive dans le quartier gay qui a l'avantage d'être piéton.

Dans tous ces coins là, il y a toujours de l'animation, des concerts, des shows gratuits et un grand nombre de terrasses, bars à cocktails.. (non, cet article n'est pas là uniquement parce que le B&B PLusch et Ron n'a jamais connu un si faible taux d'occuptation estival...)

Mais dans un premier temps ce quartier n'est pas des plus attirant, pour une jeune fille chaste, pure et innocente comme moi.. car c'est aussi l'endroit où vous pourrez trouver des bars de danseuses nues et autres sexshops. En plus d'une population de "quêteux" assez importante (mais cela est valable sur toute la main, d'ailleurs), ajoutez à cela un paysage urbain très eclectique, avec de beaux monuments historiques, certaines façades toujours debout, mais avec rien derrière et pas mal de bâtiments désaffectés, rien de très attirant.. Sauf que, à vivre ici, on se rend compte que le coeur culturel de la ville bat ici. En sortant du monument national (plus vieux théâtre canadien), je m'étonnais de tomber face à face devant une bande hardos au club soda, venus voir Sepultura.. Finalement ce quartier reflète ce qu'on aime tous à Montréal: c'est ici que tout peut arriver. On peut croiser des drag queens qui sortent de leur show, des jeunes qui vont certainement dormir sur le banc voisin, des adolescents sur leur 31 sortant de leur premier concert au metropolis, des demoiselles à l'oeil luisant au sortir du 281, ou Pierre Curzi qui sort du théâtre du Nouveau Monde après avoir vu Hamlet (vécu..).

Ce qui est actuellement un gros chantier (au grand damne des conducteurs locaux) car tout le quartier fait peau neuve, est né d'un riche passé de cabarets. Historiquement, suite à la prohibition américaine, il y a eu une montée des artistes new-yorkais qui n'avaient plus de salles pour les accueillir chez eux. Ils ont ainsi contribué à développé le red light montréalais en faisant fleurir des cabarets. Il n'a pas fallu longtemps pour que les québécois en profitent pour développer des cabarets francophones qui ont lancé les grands artistes québécois de l'époque et ont permis aux artistes français de venir se produire (Trenet, Aznavour entre autres)...

Vous pourrez trouver plus de détails dans cette video ici

Depuis que je vis ici, je me rends compte de la prépondérance de la culture dans la vie de tous les jours. Bien sûr parce que tout d'abord on a une offre de spectacles et d'évènements tout à fait impressionnante (et gratuit pour beaucoup !!) mais aussi parce que vivant à proximité de ce quartier, ça rentre dans mon quotidien.. Il y a, par beau temps, environ un tournage par semaine sur le carré st Louis et je dois faire un détour pour rentrer chez moi, que ce soit de téléséries, de films ou émissions télé. (Si vous voulez voir Montréal telle que je la connais, voyez The high Cost of Living, avec Zach Braff) Mais aussi parce qu'en se baladant à pied, on peut croiser toutes les vedettes locales ou non (je partage mon magasin de tricot avec une actrice de Mad Men, la classe non ?). Enfin surtout, parce qu'ici la culture est accessible à tous et finalement sans prétention, et c'est ça qui est agréable !

Et voilà pourquoi, dans la suite de ce blog, vous allez avoir droit à une visite de tous les lieux et salles de pestacles que j'aurais pu visiter, car cela fait une grosse partie de la découverte de la vie ici, autant que manger une queue de castor sur le vieux port ou faire ses courses au marché Jean Talon !!!!

Suite à notre déménagement il a bien fallu changer nos bonnes adresses. Nous repartons donc en quête du meilleur burger (prononcez bowgow, et non pas beurregueurre) de Montréal. C’est le conseil de nos sympathiques voisins du dessous que nous allons à la Paryse.

En plein cœur du quartier latin, ce petit resto ne paie pas de mine, mais la file d’attente nous fait vite comprendre que c’est en effet une adresse réputée. Rien de surfait ici ! Comme vous pouvez le constater sur leur site internet, on vise a plus simple ! Les burgers de base, avec ou sans bacon, avec fromage suisse ou mozzarella. Il y a aussi des salades, des végéburgers et bien sur de la poutine. D’ailleurs, les frites y sont délicieuses, faites avec de vraies patates (celles qui poussent dans les champs, pas dans les congélateurs).

Le palmarès du meilleur burger en ville se joue donc à l’heure actuelle entre l’anecdote, qui a en plus le petit côté rétro 50’s américaines, et la paryse ! Pour les frites, la paryse gagne haut la main !

On nous a toujours parlé avec beaucoup d'enthousiasme de ce restaurant. On nous avait surtout dit qu'il fallait vraiment y aller le ventre vide... (un peu comme pour le bouche à oreille pour les nancéiens)

Nous avons attendu la visite d'Audrey et Gaël pour y aller, nous savions qu'ils avaient d'assez solides estomacs pour ça ! Le site est alléchant pour ceux qui apprécient le cochonno-cannibalisme... La carte prépare psychologiquement à se délester le portefeuille, mais visiblement les plats en valent la peine !

Ce restaurant a comme premier avantage d'être juste à 500 m de la maison.. nous ne l'avions jamais vu car la devanture ne présente pas le nom ! L'ambiance est assez branchée avec de la bonne musique du coin (les cowboys fringants, les colocs, ...) mais vous n'entenderez rien à cause du bruit assourdissant. En tout cas, mieux vaut réserver, c'est très couru.

Nous avons intelligemment sauté l'entrée pour aller directement au plat. Le choix s'est porté sur la barbak: nous aurions pu opter pour le foie gras ou les fruits de mer mais nous avons respectivement pris un tartare, une cotelette d'agneau, une tarte au boudin noir et une cassollette avec tout un échantillon de cochonailles. Comme au moins deux d'entre nous sont des courageux gourmands, nous avons poussé le vice jusqu'à gouter une traditionnelle tarte aux pacannes. Conclusion : tout d'abord, c'est un peu cher pour ce que c'est... voulant trop jouer sur la carte du gras, ils en oublient un peu les aromes.. Ensuite les portions sont ridiculement grosses ! Mais la tarte fut un vrai délice

La qualité de la nuit qui s'en est suivie me pousse à penser que je n'y retounerai pas de si tot..