Les nouvelles de Anne et Yvon

Les nouvelles de Anne et Yvon

Vie quotidienne

Ici, vous trouverez toutes ces petites choses de la vie de tous les jours auxquelles on aurait pas pensé...


Taper en français

Vu que je suis encore en train de me prendre le chou sur cette question je me dis qu'il est temps de hurler ma rage sur ce blog, car oui, il sert aussi à ça !!!

 

Travailler en français au Québec n'est pas chose facile !

 

  1. PREMIÈRE ÉTAPE : je passe au QWERTY. Pour les non spécialistes, le clavier français est dit AZERTY du fait de la séquence des premières lettres de la première ligne (AZERTYUIOP si je me souviens bien). Forcément, la langue anglaise ayant nombre de ses pronoms commençant par W, alors qu'on ne s'en sert jamais en français, ça nécessitait une adaptation... C'est bien sûr l'étape la plus destabilisante mais également la plus facile à apprendre durablement...
  2. DEUXIÈME ÉTAPE : rendons-nous à l'évidence, une vérité à laquelle on ne pense pas avant d'être passé en QWERTY, attention : l'anglais n'utilise aucun accent !! C'est fou, non ? on peut survivre comme ça !?!?!? et bien oui, les anglophones le font tout les jours ! Donc que font les québécois ? ils inventent un hybride : le QWERTY avec accents.... Voyez plutot:

 

Comment ça vous ne voyez pas la différence ??? tout est dans le détail : avec le deuxième je peux taper une cédille, elle peut même être autonome ¸la preuve ! car la cédille et l'accent aigu se saisissent comme l'accent circonflexe ici, pour pouvoir se mettre n'importe où !

 

DANS LA PRATIQUE:

 

Vous me direz bon "super, t'as tes accents, c'est bon y a rien de compliqué"... Que nenni ! Je vous explique un peu mon poste de travail : j'ai un petit portable pour qu'il soit léger (moins de 3 kg ! "wouhaaa" " ouais je sais" ), alors bien sur en tant qu'ergonome je ne pouvais décemment pas m'arquebouter sur mon mini PC en me tuant cervicales et dorsales.. Donc ce petit PC trouve sa place dans une station de travail qui me permet d'ajouter un grand écran, un clavier une souris. Si vous faites le calcul, j'ai donc 2 claviers : celui du portable et celui de la station. (Les deux AZERTY de nos PC français aussi, mais je  ne voudrais pas vous mêler outre mesure). Sauf que, le deuxième clavier a été acheté moins de 10$ sans faire trop attention, et il s'agit d'un vrai QWERTY anglais... Comme j'ai besoin de mes accents, je laisse donc le PC comme si je tapais sur un clavier QWERTY quebecois, et si vous jetez un oeil aux images vous verrez que :

  • pour taper "é" je tape "/"
  • pour taper "ç" je tape ",c"
  • etc...

Pour en rire encore un peu (même si là je suis un chouilla sur le gros nerf), dernière étape : j'achète un nouveau PC. Il arrive avec un beau clavier QWERTY québécois, tout y est ... sauf que quand je veux taper mon bon vieux "à" (soit `puis a) j'obtiens "èa" GRRRRRR !!!!! Donc le clavier est bon, l'ordinateur n'est juste pas au courant qu'il est en français ( alors même que je l'ai configuré comme tel !). Je vais donc dans la barre de langue, et là j'en perds mon latin, enfin mon français ! Mais quel français écris-je donc ?

 

 

Qui se douterait qu'il y a tant de français au Canada (et un clavier spécial pour Monaco ?!?!). Alors par défaut on vous colle en multilingue qui encore un erzats entre le québécois et l'anglais alors que moi c'est français Canada qu'il me faut (traditionnel ça marche pas non plus).. Il m'a fallu une bonne heure pour trouver tout ça !!!


22/07/2011
2 Poster un commentaire

devenir citoyen canadien

Non, non, cela ne fait pas partie de nos plans ! Mais j’ai eu l’occasion d’assister à la cérémonie au cours de laquelle un ami, le très célèbre Bora, a prêté serment et acquis la citoyenneté canadienne.

 

Il faut tout d’abord comprendre que 1 canadien sur 6 n’est pas né au Canada. Il s’agit réellement d’une terre d’accueil. Au bout de trois ans de résidence permanente, vous pouvez prétendre à la citoyenneté canadienne.

 

Cela se déroule un matin de janvier, dans le froid d’Outremont. A une centaine de mètres du centre hellénique où se déroule la cérémonie, je me rends compte que Bora ne doit pas être tout seul... et je comprends que le choix du centre hellénique n’est pas dû à une majorité écrasante de futurs canadiens grecs mais certainement à la taille de la salle.

 

La première chose qu’il faut vérifier pour devenir canadien c’est que l’on est discipliné et intégriste de l’organisation ! Deux énormes files se profilent à gauche et à droite, j’ai juste un peu peur en voyant deux panneaux : à gauche, « 0 à 200 », à droite, « 201 à 400 ». Tout ce petit monde vient avec des invités, nous sommes 5 pour Bora... faites le calcul ! En tant qu’invités nous avons droit à nous asseoir tandis que Bora attend... 45 minutes pour récupérer ses papiers et signer le registre.

 

Une fois dans la salle, les futurs citoyens ont tous une place numérotée pour eux. La greffière annonce, en anglais et en français bien sûr, tout le déroulement de la cérémonie et lance les consignes de bienséance : « éteignez vos cellulaires svp, please turn your cell phones off; et si ce n’est pour des raisons religieuses, nous vous demandons de retirer vos chapeaux, and if it’s not for religious reasons, please take your hat off ». Comme un bon nombre de gens présents ne sont pas encore canadiens, personne n’obtempère ! des agents doivent faire le tour et faire enlever les casquettes et bonnets qui restent...

 

Arrive la juge, tout le monde se lève. S’en suit un joli discours sur la richesse du Canada du fait de ses immigrants, de l’intérêt de s’intégrer à sa communauté... Elle annonce : « vous êtes 390 venant de 68 pays ». et après avoir récité les 68 pays, on commence le serment. Chacun se lève, on peut prêter serment sur un livre religieux si on le souhaite, sous réserve que vous l’ayez amené, et on répète (en français, en anglais ou les deux) : « J'affirme solennellement que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Élizabeth Deux, Reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j'observerai fidèlement les lois du Canada et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen(ne) canadien(ne).

I swear (or affirm) that I will be faithful and bear true allegiance to Her Majesty Queen Elizabeth II, Queen of Canada, Her Heirs and Successors, and that I will faithfully observe the laws of Canada and fulfil my duties as a Canadian citizen. »

What’s the fudge ?!?!? donc on prête allégeance à la Reine et pas au Canada ? Je me doutais qu’il faudrait dire quelquechose à propos de la Reine mais je la voyais plutôt en second, après le Canada, et là c’est le contraire...

 

Après cela arrive le magnifique hymne :

« Ô Canada!

Terre de nos aïeux,

Ton front est ceint de fleurons glorieux!

Car ton bras sait porter l'épée,

Il sait porter la croix!

From far and wide,

O Canada, we stand on guard for thee.

God keep our land glorious and free!

O Canada, we stand on guard for thee.

O Canada, we stand on guard for thee. »

 

Derrière nous, une québécoise à la voix qui porte, nous la fait entièrement en français :

« Ô Canada!

Terre de nos aïeux,

Ton front est ceint de fleurons glorieux!

Car ton bras sait porter l'épée,

Il sait porter la croix!

Ton histoire est une épopée

Des plus brillants exploits.

Et ta valeur, de foi trempée,

Protégera nos foyers et nos droits.

Protégera nos foyers et nos droits. »

 

Et grâce à wikipedia (support officiel de cet article), voici la version Inuktitut :

« ᐆ ᑲᓇᑕ!

ᓇᖕᒥᓂ ᓄᓇᕗᑦ!
ᐱᖁᔭᑏ ᓇᓚᑦᑎᐊᖅᐸᕗᑦ.
ᐊᖏᒡᓕᕙᓪᓕᐊᔪᑎ,
ᓴᙱᔪᓗᑎᓪᓗ.
ᓇᖏᖅᐳᒍ, ᐆ ᑲᓇᑕ,
ᒥᐊᓂᕆᑉᓗᑎ.
ᐆ ᑲᓇᑕ! ᓄᓇᑦᓯᐊ!
ᓇᖏᖅᐳᒍ ᒥᐊᓂᕆᑉᓗᑎ,
ᐆ ᑲᓇᑕ, ᓴᓚᒋᔭᐅᖁᓇ! »

« Uu Kanata!
Nangmini nunavut!
Piqujatii nalattiaqpavut.
Angiglivalliajuti,
Sanngijulutillu.
Nangiqpugu, Uu Kanata,
Mianiripluti.
Uu Kanata! nunatsia!
Nangiqpugu mianiripluti,
Uu Kanata, salagijauquna! »

 

pour l'écouter, cliquez ici

 

Et voilà qui est fait, chacun passe récupérer ses papiers dans un joyeux chaos, clic clac kodak ! et retour à la maison en tant que citoyen !


15/01/2011
1 Poster un commentaire

Brunch

Le dimanche, le montréalais se lève tard et saute donc fréquemment un repas. Pour compenser ce gros manque calorique, il opte pour un gros brunch qui lui permettra aisément de tenir jusqu’à la fin de la journée, même durant une tempête !

 

De quoi se compose un brunch ?

-      Des protéines !! composant principal du brunch traditionnel, on les retrouve sous forme oeufique (miroir ou tournés), baconienne, jambonnique ou saucissique (NB : la saucisse déjeuner n’est ni unne knack, ni une chipo, c’est un ersatz)

-      Des potates, rôties, à la mode « country » comme on dit en France. Selon le resto, elles seront soit congelées, donc mauvaises, soit faites maison..

-      Des fruits : melon et pastèque en toute saison..

-      On peut aussi opter pour un bagel

 

Pour les petits joueurs, ou les gros gourmands, vous avez l’option de vous « sucrer le bec » :

-      Pains dorés : gros pain perdu, avec de base du sirop d’érable, mais peut aussi venir avec des fruits, du chocolat, etc...

-      Crêpes : ou pancakes, pareil que les pains dorés.

-      Servis également avec des fruits

 


13/12/2010
0 Poster un commentaire

La neige - chapitre III

Voilà, la première tempête de neige est tombée ! Au départ il ne devait tomber que 5 cm... finalement on en a reçu 30 et encore 10 à venir ! Ici non plus, la météo n'est pas une science exacte.

 

Ce petit article a pour objectif de vous expliquer ce que le commun des mortels français n'a pas à penser, ne subissant que rarement de telles chutes de neige, et qui est hautement organisé ici : le déneigement.

 

JOUR 1: la neige tombe

La météo annonce 5 cm, personne ne s'en soucie. Et puis ça commence à tomber, à petit flocons, ça ne ressemble pas à une tempête, contrairement au reste de la province. Mais ça dure toute l'apres midi...

 

JOUR 2: le tapis blanc, et la neige tombe toujours

Cette fois-ci, je décide définitivement de ne plus faire confiance à la météo. Apres des jours de fausses joies à croire que la neige arrive, là les 5 cm sont en fait un bon 15 cm !!

Bref, les rues sont toutes blanches, la neige tombe et le vent se lève. Nous sommes assez bien orientés pour être assez épargnés, l'escalier est pratiquable. Chacun commence à déneiger un peu devant chez lui.

Premier passage de lame / saleuse. NB: Ici on ne sale pas ! on met des "astringents"... La machine passe une première fois, et jette toute la neige de la route sur les côtés : c'est la première étape du banc de neige. Mais comme la dune du Sahara, le banc de neige est une entité qui évolue. D'abord grace au vent, certains bouts de trottoirs sont mêmes quasiment dépourvus de neige ! Ensuite, il y a le propriétaire de la voiture qui est désormais sous le banc de neige. Pour y remédier, deux solutions : soit on pellete en rejetant la neige vers le trottoir soit vers la rue. En général, comme les piétons n'ont pas de "pneus d'hiver", on rebalance tout vers la route.. Enfin, arrive le propriétaire qui déneige devant chez lui et qui rejette tout le long du trottoir donc sur les voitures... Ect (etc quebecois) on se rejette la neige les uns les autres.. Mais dans tous les cas, les piétons en ont jusqu'aux genoux !

Nous décidons de faire une petite balade nocturne (cf photos déjà mises en ligne).

 

JOUR 3: le déneigement !

Suite aux constats de la journée précédente, vous comprenez qu'on ne s'en sort pas si on laisse la neige ! Là on passe aux choses sérieuses : le chargement de la neige.

- en rentrant, le montréalais inspecte la rue à la recherche d'une signalisation orange lui indiquant quel côté de la rue est interdit au stationnement, et bien sur il se gare de l'autre coté. Pour pallier au manque de place, la ville met à disposition des stationnements gratuits.

- pour ceux qui n'ont pas bouger la voiture de la journée, donc toujours sous le banc de neige, il faut préparer le lendemain (sinon, vous vous levez 1h plus tot pour le faire avant de partir..) C'est ainsi que nous avons vu défiler tous les voisins avec leur pelle. D'abord ils enlèvent le maximum de neige autour et en dessous de la voiture. Ensuite, ils la regarent en épi pour être près au départ le lendemain, sans avoir à faire de manoeuvre pour sortir de la place. Quand les roues patinent, autant aller tout droit ! Voyez ici une voiture qui n'a jamais bougé, une autre en épi:

 

- vers 20h, un pick up passe avec une sirène pour prévenir que ce soir le chargement de la neige aura lieu et que si leur voiture est au mauvais endroit, elle sera mise en fourrière..

- 22h : 2eme alarme.

- durant la nuit : déneigement ! d'abord la "girafe" rejette la neige sur le coté et des petites déneigeuses s'affairent sur le trottoir aussi. Tout ça constitue un gros banc de neige, puis arrive la souffleuse qui grace à une vis sans fin rejette toute la neige dans un camion benne. Les camions bennes se suivent pour ne pas stopper la souffleuse et défilent aux "dompes" ou décharges, potentiellement une ancienne carrière pour vider la neige.

- et voilà un côté de la rue tout propre !! Ici le pick up est coté déneigé:

 

 

dans tous les cas, les bancs de neige de chaque rue se retrouvent aux croisements et les piétons ont de la neige jusqu'au genoux!

 

Enfin, le déneigement c'est local !! Nous avons la chance d'habiter dans le centre, je ne voudrais habiter dans une petite rue d'une banlieue paumée....

 

J'en profite pour remercier Communauto qui met à ma disposition un stationnement couvert, avec une rampe d'accès chauffée et un petit gars qui deblaie le banc de neige pour que je puisse sortir !!!!


08/12/2010
0 Poster un commentaire

Pomme pomme pomme pooooooomme !

Comme le laissait prédire le précédent article, et là je vais vous étonner : l'automne arrive.. Bon ok, soyons francs, l'automne est là ! Les érables rougissent, les autres arbres jaunissent, les voitures se salissent, et sur les trottoirs, ça glisse ! (et en plus je suis poète.. POUET !!)

 

Nous nous sommes donc adonnés à une pratique très "dimanche en famille" ici : la cueillette des pommes. Nous nous sommes rendus à Mont St Hilaire, sur les conseils d'une amie d'un ami au verger Petit, qui n'a de Petit que le nom, et surement le propriétaire... Il faut, pour vous dresser le tableau, vous imaginer sur une route de campagne sillonnant entre les belles maisons type "banlieue résidentielle", puis la route devient plus petite, au fur et à mesure qu'elle monte vers la montagne. En montant, on commence à croiser de jolies petites maisons devant des vergers qui affichent "auto-cueillette"... Il y a même un clown qui vous encourage à venir dans son verger.. Plus on monte, plus le traffic est important... Nous arrivons enfin sur un terrain vague qui sert de stationnement; pour vous donner une idée, y a quand même besoin de 3 gars pour vous aiguiller sur le stationnement... Ça à l'air d'etre l'usine des vergers de Mont St Hilaire, tellement c'est enorme par rapport à ceux qu'on avait croisé jusque là.

 

 

A l'entrée chacun paie ses sacs, ils ont l'air petits mais ils nous les vendent comme pouvant contenir 18 lbs (environ 8kg) de pommes.. Ensuite une remorque tirée par un tracteur (sur botte de paille siouplait) vous amène au coeur du verger. Ensuite vient le probleme qui a été joliement soulevé à la radio: "Voilà une activité quétaine, que tu fais à toutes les années pour ta blonde: la cueillette de pommes.. tu fais une heure de char pour t'y rendre pi en 10 minutes t'as rempli ton sac. Tu rentres chez vous et tu manges des pommes pendant 3 mois.."

En plus, en bon français qui cueillent les pommes au supermarché, avec l'amusement, on s'emporte, on cueille, on cueille et deux sacs plus tard, on se rend compte qu'on a qu'une seule sorte de pommes sur les 5 proposées...

 

Conclusion: on a passé un apres midi bucolique et sympathique et on va manger des pommes pendant tout l'hiver !!

 

les photos d'Elisa ici


01/10/2010
2 Poster un commentaire