Les nouvelles de Anne et Yvon

Les nouvelles de Anne et Yvon

Voyager


Salt Lake City

Au milieu de la nuit, nous avons commencé à entendre des bruits étranges dans notre tente : d’abord comme des bruits de pas et ensuite des déplacements furtifs sur la bâche de sol… petit coup d’œil dans la tente : rien ! Yvon sort : rien non plus ! Fatalement nous arrivons à la conclusion c’est petit et rapide : un rongeur. Mon problème psychologique à ce moment c’est qu’il tourne autour de la tente intérieure et j’ai peur soit qu’il grignote la tente qu’on nous a prêté soit qu’il passe entre les deux bâches de sol et que je me retrouve à l’écraser par inadvertance. Après une demi-heure de mouvements rapides autour de nous il s’avère que le plus embêtant c’est en fait le bruit. Comme il est pris de ces mouvements assez souvent dans la nuit, nous sommes également assez souvent réveillés. Le lendemain matin en démontant la tente, on se rend compte que rien n’est gagné. En général, on démonte la tente en laissant les 3 parties ensembles c’est plus rapide surtout pour le remontage. Mais là, il va falloir tout démonter. La tente intérieure est enlevée, la bestiole se cache sous la bâche de sol. La seule fois où il a fait mine de sortir il n’a pas osé pas franchir la barrière de la tente extérieure. On enlève donc la bâche, il trouve le moyen de se cacher sous les deux bandes renforts qui traversent la tente. Enfin, on enlève la tente extérieure et le voilà tout perdu car je suis sur son chemin. Et hop il file droit dans son trou. C’est vrai que les gros trous autour du feu laissaient penser à un habitat de rongeurs.

La nuit fut donc nulle, mais heureusement ce soir nous couch-surfons chez Giles à Salt Lake city. Son profil était un peu difficile à comprendre, il y a des enfants et il a des colocs. La route est assez désertique mais nous arrivons autour de 16h sur une grande autoroute à 4 voies. On ne sait pas pourquoi mais ils ont tous besoin de téléphoner en voiture… nous tournons un peu pour trouver un magasin, mais rien, enfin nous n’avons pas trouvé. Arrivé sur la rue de Giles, Yvon me dit « c’est la maison avec le gars sur le toit. » En effet, notre hôte est sur le toit en train de monter un panneau solaire. Arrive son coloc Paul avec un bébé dans les bras. Peu de temps après arrive sa femme avec leur deuxième enfant Ottis qui était en garde chez le voisin/grand-père. Bref nous sommes dans la maison du bonheur. Malheureusement, Giles n’est pas disponible ce soir pour discuter, il nous indique un peu ce qu’on peut voir en ville. Il nous explique en particulier que la main ici c’est la rue du temple (ville de mormons), que les numéros de rue se suivent ensuite, il suffit d’enlever 00 : la 200eme étant en fait la deuxième. Nous allons en ville, passons par le temple, parce que c’est à peu près tout ce qui caractérise Salt Lake… après un passage éclair nous continuons pour aller chercher un resto. Tout ce qu’on peut dire sur Salt Lake City c’est que c’est neuf, carré et très propre et tout petit. Une grosse heure plus tard nous sommes de retour. Nous nous baladons dans le grand jardin avec toutes sortes de plantes, des poules et un gros hangar où visiblement Giles construit un four solaire et un vélo électrique / westfalia. Nous ne verrons pas notre hôte qui va rentrer tard.

La nuit que nous espérions de qualité suite à notre mulot party la veille n’arrive pas à combler nos attentes car la maison du bonheur n’a pas de portes. Et la coloc de Giles est conductrice de school bus donc levée à 5h du matin. Son petit Ottis qui est très bavard entonne la chanson du pipi de bonne humeur. Vers 7h la maison redevient calme.

Yvon et Giles se lèvent vers 8h. Giles nous fait un super smoothie avec tout ce qu’il y a de frais dans son jardin : excellent ! c’est vraiment dommage que nous devions partir à 9h car notre discussion avec Paul et Giles a été super intéressante : Giles veut faire un vélo-trip en France. Mais nous avons beaucoup de route à faire


10/09/2012
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Bryce Canyon, UT

Comme hier nous nous levons tôt car nous avons de la route. Un petit panneau nous annonce que nous sommes dans Red Canyon et d’un coup le paysage change. Puis nous arrivons à Bryce Canyon. Nous allons faire la balade la plus prisée et j’ai un peu peur d’y retrouver les foules de Zion de la veille. Mais non, tout est calme.

Il y a comme pour le grand canyon un rim trail qui est accessible et permet à tout le monde de contempler l’amphithéâtre. Bryce Canyon est bien particulier, c’est comme une mer de sable rouge orangée avec un peu partout des Hoodoos (cheminées de fées, mais je préfère Hoodoo parce que c’est le titre d’une chanson de noir dez) plantés dedans. Notre chemin descend à pic dans le canyon sur des sentiers caillouteux dont on peut penser qu’ils pourraient être balayés par le moindre orage. Sur le chemin des italiens demandent à des allemands de les prendre en photos et réciproquement, s’en suit un échange typique vous venez d’où, vous avez vu quoi… deux mètres plus loin, la même en version québécois / américains : « oh yes ! Quebec city is gorgeous, we loved chetow fwontenak but it’s so expensive we couldn’t stay there ! ». C’est pas beau la fraternité qui nait entre randonneurs ? Et pourquoi pas hors des parcs nationaux, je vous le demande ?

Bref. Nous continuons en nous enfonçant dans le canyon. J’aime bien ici car on est vraiment proche du canyon, Yvon aime moins, il le trouve un peu petit par rapport au grand. C’est vrai qu’il aurait peut-être fallut le faire dans l’autre sens. En effet la balade nous prend une heure, ce qui est peu pour nous. Elle finit tout de même sur une méchante montée qui est aussi une méchante descente. Je me demande vraiment ce qui passe dans la tête des touristes de base qu’on y croise : une demoiselle en tongs de cuir avec de magnifiques faux diamants, une petite vieille qui semble à moitié aveugle avec une canne et un guide, dans un sentier de pierres qui glisse tout de même beaucoup et qui descend à pic. Je me félicite d’avoir lu le guide et d’avoir pris l’autre sens comme suggéré, car à la descente c’est vraiment pénible. En remontant, une foule plus importante de touristes mais rien de comparables à la veille. Nous allons en voiture voir un pont naturel avant de quitter le parc.

Petit arrêt mangeaille dans un resto/camping/boutique souvenirs/attrape touristes aux senteurs western an carton-pâte… rien de fabuleux. Nous allons finir la journée par une balade dans le red canyon qui est un petit canyon, mais dont les hoodoos sont plus sympas. La promenade nous fait longer le canyon sur des sentiers assez improbables. Là, il est 19:20 et j’écris ça dans la laverie du camping, accrochée à ma prise de courant salvatrice. Ce qui est un peu plate maintenant, c’est que le soleil se couche à 19:45; en camping ici cela signifie : on se les caille trop pour rester dehors, il faudrait faire un feu de joie pour que ce soit vivable. Alors je dis bonsoir et à bientôt.

A venir dans nos prochains épisodes :

-          Anne et Yvon seront-ils logés par des mormons à Salt Lake City ?

-          Anne et Yvon auront-ils un peu, beaucoup ou très froid à Yellowstone ? et Yvon devra-t-il s’acheter un vrai duvet ?

-          Anne et Yvon vont-ils trouver un truc à faire entre Yellwstone et Chicago ?

-          Anne et Yvon retrouveront-ils le Dr Greene à Chicago ?

-          Anne et Yvon vont-ils vraiment zapper les chutes du Niagara ?


04/09/2012
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Las Vegas, NV

Après une nuit toute pourrie pour cause d’indigestion ou coup de froid, que sais-je?, je rêve d’un bon lit, ce qui m’attend à Las Vegas.

Nous, enfin Yvon car je suis hors-service, paquetons nos affaires rapidement, pendant que tranquillou passe un coyote à 3 mètres de nous. Je crois que le petit rongeur qui couinait chaque matin autour de notre tente va passer un mauvais quart d’heure.

Heureusement, Yvon lui est en forme et assure les plus de 7h de route de la journée. Tout d’abord, nous prenons la route qui traverse Yosemite. Elle passe tout en haut du parc et on a une vue superbe. On y découvre des lacs et d’autres falaises impressionnantes. En sortant du parc, le paysage est toujours vallonné mais plus aride. Petit à petit les collines deviennent sableuses et sombres. On croise par-ci par-là des villages fantômes, ce qui nous laisse penser que dès qu’on trouvera une station essence, il faudra impérativement faire le plein. Visiblement, l’activité du coin c’est l’extraction d’argent, il faut croire que ça ne se porte pas très bien en ce moment. En passant la frontière du Nevada, on commence à voir fleurir les casinos et bordels paumés dans la cambrousse. Au fur et à mesure que les paysages s’allongent, on augmente un peu la clim… ce qui est étonnant c’est à la fois d’être dans cette immensité et à la fois, à chaque virage (il y en a peu, il faut dire), le paysage change de couleur ou de type de roche, c’est superbe.

Au milieu de tout ça, on finit par apercevoir une banlieue, toutes les maisons pareilles. Donc voilà las vegas : une énorme agglomération de lotissements avec au bout le strip et ces casinos. Notre hôtel, le luxor est facile à repérer : il est en forme de pyramide.

AVERTISSEMENT : j’ai détesté las vegas et en plus j’étais malade, le paragraphe suivant sera assez peu positif et très orienté.

Dans la frénésie de la ville, comparée à un gros mois de parcs tranquilles, je me sens assez mal à l’aise mais notre chambre est sympa, calme. Après nous être posés, nous allons faire un tour. Notre hôtel communique avec l’Excalibur (la version chevalier). Donc on passe d’un gros supermarché avec des machines à sous et des pyramides à un gros supermarché avec des machines à sous et des épées. C’est assez affligeant de voir que finalement il n’y a que des boutiques avec des jeux en guise de casino. On sort dehors pour se prendre les 40 et quelques degrés de l’arizona en pleine face. Rentrée au MGM Grant : toujours un super marché mais un peu plus classe. Resortie, re trop chaud, re trop de monde. Partout des gens nous interpellent : des petites vieilles qui nous tendent des flyers pour un show de danseuses nues, un gars qui fait de la pub pour un blanchiment des dents… Super ! Un batiment en forme de bouteille de coca, une boutique géante de MnM’s (redwood me manque). On rentre au Bellagio : je revois les scènes d’ocean 11, le glamour tout ça. Alors oui ici, certains ont l’air d’avoir des sous et le casino semble plus classe, mais cela reste un gros super marché, plus classe que les précédents. On trouve partout des touristes, soit honnêtes en tong et débardeur avec des grosses marques de bronzages, soit maquillées comme des poufs parce que c’est Vegas. Sauf que, mademoiselle, définitivement, si Clooney est là, on n’a pas accès à sa salle de jeu. La tête me tourne. Ok, rentrons pour profiter de notre super cocktail gratuit à notre hôtel. Après ces fantastiques deux heures, je me sens vraiment mal. On fait exprès de nous perdre dans les dédales des casinos, de nous empêcher de trouver la sortie pour être sûr que c’est ici qu’on va claquer nos sous. Et pour cela, on peut fumer dans les hôtels : donc ça pue, donc on met un horrible parfum partout; j’en prends un pchitt en pleine face et comprends soudain pourquoi j’ai mal au crâne, moi qui suis sensibles aux odeurs. Petit repas au resto mexicain de l’hôtel et moi je vais rejoindre ma chambre pour me reposer. Yvon va aller flamber la grosse somme de 5 dollars ! Je suis au final assez déçue de découvrir que non, ce n’est pas glamour, c’est un attrape-couillon pour développer ta dépendance et te faire perdre ton BS. Il y a même des open bars pré game pour que tu puisses perdre le peu de raison que tu avais.

Par contre, nuit en or : je me suis réveillée en savourant le moelleux du matelas. Vous essaierez demain matin et vous verrez qu’il est rare (c’est dommage) qu’on ait si bien dormi qu’on savoure la qualité de sa nuit pendant quelques minutes avant de démarrer… Yvon passe quelques coups de fils et on est partis. En sortant de la ville on redécouvre ces banlieues avec l’impression que l’autoroute a été construite au milieu de rien et on comprend bien quelle aberration la vie humaine ici peut représenter : la ville la plus gourmande en énergie de l’Amérique construite là où il n’y a rien. Là où la moindre goutte d’eau doit être apportée, tous les jardins sont verts d’une impeccable pelouse arrosée en plein cagnard. C’est ridicule et voir ces constructions au milieu de l’immensité désertiques nous le rappelle bien.

 


04/09/2012
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San Francisco, CA

Jour 1

Journée passionnante qui mérite d’être racontée puisque nous avons fait une journée de voiture ! en tout cas, nous aurons pu constater une fois de plus que le temps sur la côte n’est pas le temps dans les terres. Les sequoias gardent la brume le long de la côte presque toute la journée, alors qu’à côté c’est la canicule.

Nous pourrons aussi constater qu’habiter en très grande banlieue de San Francisco n’est pas une bonne idée car à 90 km de SF, à 16h, ce sont déjà les bouchons pour ceux qui rentrent. Pas nous, ouf !

Nous arrivons à 17h dans notre belle nouvelle maison qui est en grand chantier : nos hôtes pour ce soir sont sur le départ et en train de tout empaqueter, avec en plus un besoin de nettoyer puisque nous arrivons. Cathy et John sont deux couch surfers d’une soixantaine d’année qui ont retapé une superbe maison de banlieue à Oakland. Ils ont désormais beaucoup d’espace et peuvent accueillir des couch surfers en leur laissant l’étage supérieur de la maison, salle de bains privative incluses. Demain, ils partent en camping avec leur fille et petites-filles, nous laissant la maison et Teddy, leur petit chien à garder. Nous accompagnons John pour chercher des sushis, il nous montre la rue près de chez lui. En résumé : une douzaine de bons restos, une boutique de laine, des boutiques de livres, etc… il nous explique que depuis longtemps ils font du couch surfing mais que pour éviter les demandes qui ne lui correspondent pas, genre qui commencent par « Hi dude ! », il ne se met plus en disponible mais regarde les gens en recherche pour les contacter s’ils lui plaisent. Ce qui fût notre cas. John a des vignes dans la Napa Valley, il aime beaucoup la bonne bouffe et nous explique ses péripéties en France alors qu’il concoctait un tour gastronomique alors que Cathy explosait de tous ces bons repas. Ils sont vraiment très sympathiques. Nous finissons la soirée avec un millions de choses à voir, de resto à goûter, j’espère en avoir retenues quelques-unes…

Jour 2

Jour de grand départ pour nos hôtes, cela prend environ deux heures de remue-ménage, Teddy est tout excité… sauf que lui, il reste, mais ça il ne le sait pas ! après nous avoir donné tous les numéros et les conseils d’usage, voire même un peu plus, Cathy semble prête à partir; John ironise : s’il y a le feu, surtout ne nous appelez pas ! le chien passera un bon moment scotché à la porte avant que je l’emmène en balade. Il est petit mais il sait ce qu’il veut, je n’ai pas vraiment la possibilité de choisir le chemin… au retour, on décharge la voiture car Yvon doit aller faire changer la courroie de distribution. Dans les allers retours, le chien sort, panique ! On le récupère en ayant diminué notre capital confiance de 0 à -12… deuxième sortie du chien, avec moi ça passe mais Yvon le stresse… nous récupérons la voiture en bonne forme.

Nous nous promenons à Berkeley, le campus est sympa, on aurait pu voir le jardin botanique mais c’est jour d’intégration… après avoir marché un peu dans le quartier, nous allons faire un tour au bowl market qui est un marché fait dans une ancienne allée de bowling, avec un choix de produits bruts assez exceptionnel !!

Jour 3

Aujourd’hui ce sont les pneus qu’il faut changer, donc Yvon se paie l’incroyable visite du walmart le plus proche et y reste en attendant que cela soit fait. Après avoir mangé nous partons pour San Francisco. Comme il s’agit d’une baie, avec des grosses villes de banlieues tout autour, comme Oakland, le transport en commun se distribue sur l’ensemble de la baie, c’est le BART (bay area transportation). Ce qui est vraiment sympa car vu les embouteillages à l’aller, nous préférons ne pas essayer d’aller en ville avec la voiture.

Sur place, nous descendons au premier arrêt de San Francisco « embarcadero », comme nous l’avait conseillé John mais avec tous les conseils qu’il nous a donnés en une soirée, j’ai un peu oublié où nous devions aller. Nous sommes tous perdus avec notre plan, quand s’arrête un passant qui nous demande si nous sommes perdus (j’aime l’Amérique du Nord!!). Je lui réponds que c’est difficile car nous ne savons pas ce que nous voulons voir. Et il nous fait tout notre parcours en expliquant : « quand j’ai des amis en visite, c’est là que je les amène. » Et un grand merci à ce monsieur qui nous a fait notre après-midi.

Nous traversons donc Chinatown d’abord. Les rues sont décorées avec une multitude de lampions, ça lui donne un air plus attrayant que les autres chinatown que nous avons pu voir. Mais comme toujours, boutique de bouffe avec des légumes qu’on ne connait pas, restaurants plus ou moins alléchants, des boutiques de cochonneries en tous genres pour moins de 5$, bijouteries de pierres semi-précieuses. Et partout on entend parler… français ! Le gros français de base : « elles sont où les boutiques de marques pas cher? », « - C’est Yannick! Madame on la retrouver il est là ! – Oh les cons ils ont pris la bagnole (commentaire je pense d’une mono de groupe d’ado exaspérée) ». Et toute l’après-midi sera comme ça…

Ensuite on débouche sur Columbus avenue, quartier italien. Très mignon avec plein de petites boutiques, restos et cafés qui donnent envie. On commence à deviner les collines de San Francisco, à chaque intersection on ne sait pas bien si on va monter un peu, beaucoup ou descendre… mais heureusement c’est toujours pire à côté ! Comme si Columbus contournait la colline pour laisser les résidents se faire les mollets et laisser les clients potentiels dans une balade moins contraignante. Il y a aussi de belles églises un peu partout, c’est vraiment l’Italie. Nous passons par l’Art Institute pour voir une murale de Diego Rivera. Et là ça grimpe un peu plus déjà. Nous rentrons dans ce qui est véritablement l’école d’art, avec un patio genre hispanique très joli. Dans une grande salle, il y a la fameuse murale qui représente des ouvriers (étonnant pour Rivera, non ?!?) en train de construire une statue d’un ouvrier. Il y a aussi une petite exposition, et derrière la salle de courrier : j’aimerais bien bosser là… et bien sûr comme la veille à Berkeley, des étudiants un peu partout.

Sur le retour, Yvon a une bonne adresse de brasserie dans le coin « la trappe café », ça sonne bon ! pour y aller nous décidons de monter en pensant que nous éviterons de descendre pour remonter. Cela nous permet de trouver un petit jardin public caché et un attroupement de touristes nous arrête sur la Lombard street. C’est en fait une rue en zig-zag, avec des plantations partout, où serpentent les autos au ralenti pour prendre les virages en épingle à cheveux. On croirait vraiment qu’elles roulent dans les fleurs. Nous arrivons au café pour nous rendre compte qu’il n’ouvre qu’à 17h, dans 30 minutes.

Nous poursuivons donc notre chemin en direction de « Fisherman’s wharf » le long des quais. Là-bas, un parc national présente de vieux bateaux et la balade sur le quai permet de voir alcatraz d’un côté et le golden gate de l’autre, si ce n’était du brouillard qui tombe. Nous longeons ensuite les quais : erreur fatale, la foule de touristes est là ! Vite courons ailleurs. Nous sommes toujours à la recherche d’un bar. Heureusement, la trappe café doit être ouvert ! Et voilà une bonne bière belge, et moules frites ! Une petite heure plus tard lorsque nous sortons : le nuit, le froid ! Bien sûr, le brouillard est tombé. Fog city, on comprend pourquoi : brouillard jusqu’à midi et à partir de 18h, et ça pèle vraiment !

Retour rapide à Oakland pour aller promener Teddy. J’essaie de me faire remplacer par Yvon mais celui-ci court avec le chien qui prend peur et le ramène directement à la maison. C’est donc à moi de m’y coller.

Jour 4

Aujourd’hui, nous allons en matinée visiter la mision : il s’agit du premier édifice de San Francisco, du temps de la mission chrétienne pour éduquer un peu ces hérétiques d’indigènes. Pour cela, nous allons dans le quartier du même nom, c’est un changement total d’ambiance par rapport à hier qui correspondait tout à fait à ce que j’avais pu me faire comme idée de cette ville par les nombreux films et séries qui y ont été tournés. Nous sommes bien en quartier hispano et c’est le sud, avec des palmiers partout.

Nous remontons ensuite vers Castro, LE quartier gay, car c’est historiquement le premier quartier gay; d’ailleurs il semble que le drapeau arc-en-ciel ait été piqué aux hippies qui n’en avaient plus besoin. Un petit casse-croûte bien sympa et enfin un bon clam chowder ! nous continuons vers le quartier hippie, qui recèle la plus grande quantité de clinique de marijuana sur ordonnance, bien sûr. Là aussi des arc-en-ciel partout et des tye-die flashy… on monte, on descend des collines, c’est vraiment beau. On débouche ensuite vers le golden gate park qui est immense : nous tentons d’aller au tea garden et au jardin botanique mais tout ça c’est payant… donc retour à Oakland.

Ce soir, Teddy accepte de se promener avec Yvon ! En tout cas depuis la veille il me suit partout, il a dormi devant notre porte de chambre. Comme je prépare une tarte au citron pour nos hôtes, il ne décampe pas de la cuisine.

Jour 5

Dernier jour ! Nous allons visiter le MOMA qui est magnifique. Nous tombons sur une visite guidée « sample tour » qui nous amène rapidement à chaque étage pour nous découvrir ce qu’on peut y faire. La bénévole est très intéressante, je ne pensais que nous serions montés au café sans elle, ni que je me serai découvert une passion pour Louise Bourgeois et ses araignées. Le musée est très beau et éclectique. J’ai adoré une installation sur un mur blanc de câbles noirs,  qui quand on les actionne bougent de façon erratique et actionnent chacun une boite à musique et représentent le dur combat des spermatozoïdes vers leur but ! le passage à la boutique fait mal : on voudrait tout acheter !

 

Retour à Oakland en passant par le centre-ville qui est bien mignon, avec une grosse foire dans chinatown. Au retour Teddy nous attend tout excité et nous allons le balader sur la rue commerçante près de chez lui. Un passage dans une boutique de perles mais impossible d’accéder à la fameuse boutique de glaces que nous a recommandé John !

 

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04/09/2012
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Redwood Park

Départ :

Ashland, OR

Distance parcourue :

km

Arrivée :

Crescent city, CA

Hébergement :

Camping

Météo :

Frais

Dates :

19 au 21 aout

 

Nous partons donc pour Redwood. Bien sûr, nous n’avons pas trouvé de place au dernier moment dans le camping du redwood national park mais c’est très étendu le long de la côte donc nous avons trouvé un peu au nord.

Pour l’instant nous sommes sur la route, les paysages sont de plus en plus arides. Et un petit panneau « welcome to California », suivi de « all vehicles must stop at agricultural inspection »… ?!?! What’s the fudge ?!?!? On s’arrête, une petite madame nous demande si on a des fruits. Alors oui on a des fruits puisqu’on vient de faire les courses ! et on en a plein ! voyant que sa question suscite à la fois la stupeur et le questionnement lexical :

« - comment tu dis brugnon ?

-          Nectawine !

-          Banane ?

-          Bananas ! And euh… »

Elle a fini par nous laisser passer. Peu à peu la route se fait plus sinueuse et les arbres de plus en plus hauts. Redwood, c’est le parc des sequoias géants et en effet, plus on avance plus on se sent tous petits. Nous arrivons au camping accueillis par une sympathique ranger.

« - How can I help you ?

-          We made a reservation for the campground

-          What’s your name

-          THARRAULT, T H A …

-          Hmm, T ?

-          Yes

-          Wait a minute, I’ll come back

(elle farfouille et nous tend un papier avec 3 noms commençant par T)

-          Which one ? Ok let me check your plates… et à l’arrière de la voiture on entend un très surpris : AH ! Quebec ! »

Ça fait toujours ça… nous continuons à descendre une pente bien raide au milieu des sequoias géants et très dense jusqu’au campement dans le bas de la vallée si je puis dire. Tout est de fait très ombragé et contrairement aux autres campings on espère plutôt un emplacement ensoleillé qu’à l’ombre. Les emplacements sont tous plus beaux les uns que les autres, comme si ils avaient essayé de toucher le moins possible à la forêt. Il est 15h, la lumière se fait rare au milieu des grands arbres, les couleurs sont superbes entre le rouge des arbres, le vert des fougères et l’ocre de la terre, nous sommes déjà conquis. Certains emplacements ont une souche énorme de sequoias, d’autres sont en hauteur avec une petite terrasse ou un petit escalier. Le nôtre est posé à côté d’un petit ponton sur un petit ruisseau.

Après nous être installés, nous allons faire un tour à Crescent City. Petite ville côtière qui ne nous attire pas plus que ça, nous avions avant tout besoin de téléphoner à nos hôtes de San Francisco pour leur confirmer notre arrivée. Petite balade le long de la marina puis sur la plage. Nous voyons nos premiers surfers, j’ai beau chercher, ni Keanu Reeves, ni Patrick Swayze à l’horizon… (comment ça il est mort ?!?!?) Mais tout le décor de Point Break est là ! Je me transforme en chasseuse de cailloux jolis de plage dans une idée de futures créations (Goups, j’aurais besoin de ta Dremel !!), je dois avoir l’enthousiasme enfantin gravé sur ma face car un passant me regarde avec un sourire niais.

Après une bonne nuit dans ce camping forestier, nous allons faire le « tall trees trail » (à répéter dix fois très vite pour parfaire votre accent anglais). Pour cela il nous faut un permis gratuit spécial valide dans la journée, on pourrait aussi demander un permis pour la nuit car on peut y faire du camping sauvage. Le seul truc c’est qu’on s’est levé plus tôt que les rangers… mais cela nous permet de descendre tranquillement au sud du parc en passant par des routes magnifiques, entourées d’arbres gigantesques. Pour la petite histoire, on évalue à 2000 ans l’âge des sequoias et plus de 3200 ans l’âge des sequoias géants… ça remet tout de suite dans le contexte. Nous devrions normalement aussi pouvoir rouler en voiture au travers d’un arbre mais l’activité étant payante, nous passons notre chemin. Le tall trees trail est en fait la balade qui mène aux arbres parmi les plus grands du monde. Le ranger nous donne un code qui ouvre la barrière d’un chemin de garnotte de plus de 8 km. Ensuite on a 2 km de descente vers une boucle autour de ces arbres, autour du ruisseau et ensuite on remonte les 2 km. Arrivée au début du sentier, c’est l’ovation !! Tout le monde me reconnait, l’attroupement habituel dû à ma gloire personnelle… « - tu vois petit, moi j’ai fait tout le chemin depuis les rocheuses canadiennes pour pouvoir revoir Anne une fois avant de mourir ! – on dit que quand on a connu Anne, on ne veut plus connaître quelqu’un d’autre ? Mais je me demandais, à force de tous la piquer, aura-t-elle encore de quoi nourrir les générations futures ? – goûte, tu comprendras ! ». Sauf que, ami suceur de sang, je suis devenue 4eme dan de tuage de moustique ! Après en avoir tué quelques-uns, je disperse la foule de mes admirateurs à grands coups de Off. Au fur et à mesure du chemin, on ne sait plus trop où donner des yeux car ces arbres sont vraiment gigantesques, comme les fougères, les hortensias autour; on se croirait vraiment lilliputien et en même temps c’est très apaisant car forcément la canopée étant très haute, on ne se sent pas étouffer au milieu de toute cette nature. En bas, dans la boucle, alors que les sequoias du chemin nous ont quasiment blasé de toute leur hauteur, on est encore surpris par ces troncs immenses, dans lesquels les ours doivent être tranquilles pour hiberner… et la révélation : j’aurais dû faire mes cheveux en macarons Leïla, je verrais bien des vaisseaux de l’empire nous courir après, avec Ian Solo qui nous planque derrière une fougère géante (car oui on peut s’y cacher) et les Ewoks venir nous sauver… j’aurais bien du mal à me départir de cette image pour le reste de la journée, avant d’avoir à nouveau accès à Wikipedia qui me confirme que Redwood a bien été le lieu de tournage des scènes de Star Wars sur la lune d’Endor !

Je vous laisse comprendre toute la beauté de ce paysage bluffant dans nos photos mêmes si je trouve qu’elles ne rendent pas toute l’immensité de ces arbres. A faire absolument si vous venez en Californie !

 

PHOTOS ICI


23/08/2012
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