Copalis beach et Cape disapointement
Copalis beach, WA
Départ : |
Seattle, WA |
Distance parcourue : |
215 km |
Arrivée : |
Copalis beach, WA |
Hébergement : |
Camping |
Météo : |
Breton Beau |
Date : |
8 au 9 aout |
Nous quittons Seattle tôt car nous n’avons pas réservé pour ce soir, d’ailleurs on ne sait pas vraiment où on va. Nous allons à Aberdeen sur la côte avec l’objectif de monter un peu au nord après et trouver un camping proche de la plage. Le trajet nous donne un peu l’impression de pauvreté : les maisons sont coquettes mais mal entretenues, il y a des panneaux d’associations communautaires un peu partout affichant « déjeuner gratuit pour les enfants » pour finir sur les gros panneaux « nous acceptons les bons alimentaires ». Visiblement en tout cas, ce n’est pas la destination touristique numéro un. Après un arrêt sur une belle plage, nous montons assez haut, sans trouver de camping, de RV resort ça oui, partout, mais camping pour tente, non ! on finit par rentrer dans un RV park qui avait eu la bonne idée de noter « camping » et c’est lui qui nous indiquera le camping de copalis beach.
Nous redescendons donc plus au sud, toujours en longeant la côte. Le camping est super cheap (16$) mais très mignon. Le coin tente est sur une belle pelouse, les VR loin de nous et tout proche de la plage. Je n’irai pas beaucoup plus loin dans cet épisode car nous nous sommes posés là, balader sur la plage et partis le lendemain ! Étape farniente !
Cape disapointement, WA
Départ : |
Copalis beach, WA |
Distance parcourue : |
km |
Arrivée : |
Cape disapointement, WA |
Hébergement : |
Camping |
Météo : |
Breton beau |
Dates : |
9 au 11 aout |
photos
Jour 1
Nous avons quitté Copalis beach vers 11h, décidemment, on n’arrive pas à partir vite. Le but était de descendre au sud, le long de la côte en nous rapprochant de notre prochaine étape couch surfing : Portland. Comme nous savons désormais qu’il faut se méfier des campings plein en weekend, l’objectif est de se poser pour les 3 nuits à venir. La carte nous indique un cap sympathique, comme son nom ne l’indique pas, qui est un parc régional. Nous allons pouvoir retrouver les campings nature et calme comme on les a aimé dans les rocheuses. Petit arrêt course à Aberdeen.
La côte à cet endroit se découpe en presqu’îles et péninsules qui empêchent la route de suivre la côte de près. Nous arrivons au camping où une jeune fille dont porte de prison doit être le nom, et découvrons, sans aucune indication de sa part que malheureusement les places proches de l’océan sont toutes prises, nous avons la chance de rester près d’un marais. Heureusement, le vent du Pacifique a fait fuir les moustiques. Visiblement nos voisins sont des pêcheurs, il y a des bateaux partout. De l’autre côté, une petite madame de 70 ans je pense, arrive sur sa vespa, avec un chihuahua dans une malle. Elle installe sa petite tente individuelle (quand on voyage sur une vespa on voyage léger ! Yvon monte la tente, moi je suis encore absorbée dans mon livre. Fini ! Ingrid est sauve, la vie peut reprendre.
Nous allons à la découverte du campement : de notre côté, il y a une douche femme et une pour les hommes pour une centaine de sites ! Les parcs régionaux doivent manquer un peu de moyen… nous partons en balade vers le phare, nous trouvons des points de vue magnifiques qui laissent découvrir que le cap se trouve à l’embouchure du fleuve Columbia. La plage du camping se trouve sur le fleuve, sûrement plus chaud et moins dangereux !
Nous retournons au site, je saute dans la douche, de peur de devoir faire la queue des heures et il vaut mieux y aller tôt : le local est aux 4 vents ce qui veut dire une sortie bien froide ! Nous nous attelons au repas quand notre voisin pêcheur, vient nous saluer : Michael est visiblement poète et éméché ! Il sent toujours le bateau qui tangue. Il nous explique que comme on va tous finir par se retrouver au paradis, il se fixe comme objectif de rencontrer un maximum de personnes avant de mourir pour pouvoir leur donner rendez-vous là-haut. Concept positif. Il est rigolo, il parle beaucoup, plaçant un poème toutes les 5 minutes. Son ami (ou travailleur communautaire) vient nous signaler que s’il noua embête, il faut lui dire. Michael nous parle de ses enfants, son ex-femme, qu’il est itinérant, que ce sont ses premières vacances depuis 20 ans. Il a l’air vraiment heureux mais inquiet car il n’a jamais été si loin de ses enfants. Il part finir la soirée avec son compagnon en nous annonçant qu’ils sont là pour 5 jours et que demain ils prendront le bateau à 5h du matin. Dommage pour nous, mais de toute façon ils ne seront pas les seuls, il y a plusieurs bateaux autour de nous.
Sauf que Michael a peut-être un peu trop arrosé son bonheur d’être en vacances. Il est visiblement, ou devrais-je dire auditivement, malade… c’est dur de s’endormir, ça me rappelle mes années de faluche et peut-être les raisons de mon aversion du camping. Puis bien sûr je me réveille au milieu de la nuit, car j’ai trop chaud… les crapauds m’empêchent de me rendormir et Michael est toujours malade et matinal. Il a dû se lever une heure avant son compagnon, attendant en toussant, crachant, etc… à deux pas de notre tente ! Le poète rigolo de la veille devient un peu lourd mais le pauvre passe un plus mauvais moment que moi. Ils finissent par partir après les multiples manœuvres pour attacher le bateau. Et là bien sûr, les canards se réveillent, puis les gens, il est 8h, je ne dors pas depuis quelques heures. Première nuit de camping cauchemardesque !
Nous nous levons ronchons, car même Yvon a mal dormi, ce qui prouve qu’il n’allait vraiment pas bien le voisin. Nous partons pour Astoria, avec pour objectif un changement d’huile pour la voiture. La ville est perdue sur un bout de terre, reliée par deux ponts aux autres communes. On aperçoit depuis ce grand pont une ville portuaire, apparemment pas très jolie, mais en approchant de plus près, on découvre de belles maisons anciennes. Nous arrêtons d’abord dans un café local, avec wifi. Le café tricot idéal ! grand, beau, bio, avec de l’art local, des livres qu’on peut prendre à condition d’en laisser un autre à la place, et des chaises berçantes ! nous restons un petit moment car il fait gris tout de même. Le temps de trouver une adresse pour midi sur google : Timbow fish and chips. C’est dans un bateau tout petit, posé au bord d’une rue, la file d’attente laisse penser que c’est en effet « the place to be ». en discutant, je me rend compte que les gens derrière nous sont des vacanciers venus de Portland, qu’il ne manquerait ce fish and chips pour rien au monde. En effet, les morceaux de thon généreux, la friture légère et croustillante et les grosses frites sont un régal. En faisant la file pour commander, on est nez-à-nez avec le propriétaire qui travaille, et sa femme derrière lui. Il nous dit qu’il a beaucoup d’européens, probablement grâce à internet; on lui explique un peu notre périple, il nous répond que les français le font toujours à l’envers (?).
Sur le chemin du retour, Yvon veut jeter un œil à la Fort George brewery qui nous fait envie mais il est un peu tôt (à l’heure de notre estomac plein) pour une bière. Nous continuons plus bas, et mon œil de lynx (car il est à l’affût de ce genre de détails) aperçoit un panneau « fiber académy » et une porte ouverte qui laisse deviner ce qui doit être des écharpes. J’y cours ! en fait ce sont des écheveaux, la dame explique qu’elle les teint à la main. AHAHAHA ! j’y suis, j’y reste ! elle a de magnifiques laines en soie, en soie et merino superwash pour les chaussettes, des mohairs magnifiques. Comme toute laine teinte à la main, aucune couleur n’est identique. Je fais le tour expliquant à la madame que nous sommes français, que je tricote et que j’aime ses laines. Elle est déçue que nous ne soyons pas du coin, ça sent la mono-vente… elle nous explique que c’est une association à but non lucratif, qui ne prend que 25% de com sur les ventes, et qui propose des cours d’un peu tout type de technique, jusqu’au métier à tisser - petite victoire personnelle : je sais déjà dire métier à tisser en anglais; étonnant, non ? -. Et en effet je vois les prix, pour les spécialistes : une balle de mohair, 83 grammes = 17$, une balle de 50g de superfine soie et superwash merino = 13$ !!!!!! L’achat est obligé ! Je lui dit que je me sens vraiment chanceuse de l’avoir trouvée sur le chemin de la brasserie et elle nous dit plusieurs fois : allez-y, prenez une bière à ma santé car je ne peux plus boire, et je vous amène les deux écheveaux en balle. Elle insiste car en fait elle ne devrait pas être là, elle avait rendez-vous et laissant la porte ouverte, elle avait eu beaucoup de visites, ne savait plus comment s’en dépêtrer. Nous sommes donc obligés d’aller boire ! petite brasserie sympathique avec un concpet rigolo : les pintes sont servies dans des pots de conserves, ainsi si tu la veux pour emporter, suffit d’y mettre un couvercle ! La petite madame arrive 10 minutes plus trad avec mes deux pelotes et me dit : « il faut que tu ouvres une boutique en France et tu vendras mes laines! » je lui dis qu’en effet c’est dans les projets, et que je compte bien garder sa carte !
Toute contente de ma découverte, moi ma journée est faite ! Nous repartons en quête d’un garagiste pour notre changeant d’huile. Nous ne sommes pas déçus : sur les conseils d’un pompiste, nous allons chez fast lube, notre passage déclenche la sonnette, ils sont au garde à vous ! le temps de demander le changement d’huile, la voiture est déjà en place. Il nous demande d’où nous venons : « France ». Incrédulité. Petit coup d’œil aux plaques, un des gars nous lance « Quebec ? wow ! » . et oui ça fait un boutte… je me dis qu’il ont dû comprendre qu’on était québécois car ici, français = canadien français ! ils nous invitent à prendre place dans la salle d’attente : hallucination !! Une TV grand écran pour suivre le JO, une fontaine à soda, du thé, du café, un jeu video, internet, tout ça gratuit! Et le prie c’est qu’ils travaillent tellement vite qu’on n’a pas pu voir la fin du match de lutte. Ils font vraiment tout, ils passent même un coup d’aspirateur, alors qu’on transporte plein de bouteilles de plastiques, n’arrivant pas à trouver de conteneurs pour le recyclage depuis plusieurs jours. Je lui explique que ça ferait vraiment plaisir d’avoir ça en France !
Nous faisons un petit crochet par le sud, jusqu’à gearhart beach pour jeter un œil. Et de suite, la différence entre cette petite ville de l’Oregon et tout ce qu’on a vu dans l’état de Washington est frappante : les maisons sont cossues, la plage ressemble à une petite station balnéaire, l’épicerie a des produits qui font envie… nous retournons vers le camping, je n’ai pas vraiment hâte de revoir Michael qui nous a promis un nouveau poème, je n’ai pas envie qu’il voit qu’il m’a bien énervée cette nuit. Mais arrivés là, nous constatons qu’ils sont partis. Yvon se rappelle qu’il est interdit de boire dans les parcs, c’est peut-être l’explication.
Nous allons nous balader sur la plage côté océan du camping en longeant le marais et évidemment, encore une fois, c’est moi qui ai l’œil pour voir les serpents qui nous fuient et l’oreille pour entendre tout ce qui farfouille dans les hautes herbes !
Jour 2
Après une nuit plus calme, bien que le chien du voisin n’y ait pas mis du sien, nous pouvons profiter d’une magnifique journée grise avec un épais brouillard. Comme disait Yvon hier en contemplant le phare sur la falaise, on se croirait vraiment en Bretagne !
Nous nous mettons en route pour le marché d’Ilwaco, tout petit port voisin du camping. Bien loin d’être un marché de produits frais, on trouve surtout de l’artisanat, principalement de mauvais goût, avec un stand de légumes qui s’est perdu… au fond de la promenade il y a une boutique de poisson où Yvon trouvera son steak de saumon. Le marché de haute qualité nous pousse à la recherche d’un café pour nous réchauffer avec éventuellement un accès internet. Nous nous dirigeons plus au nord sur la péninsule, à long beach. Visiblement très touristique, la place regorge de petites boutiques où acheter n’importe quoi qui vole : un cerf-volant, une voile, un truc rigolo à pendre à sa porte … ils ont d’ailleurs un festival de kyte ! nous arrêtons donc au café du coin pour la matinée.
De retour au camping une tâche noble nous attend : la lessive! Cela ralentit le rythme de la journée déjà très effréné ! Le repas s’étire un peu et devient assez difficile car le vent se lève, le soleil est magnifique mais le vent nous refroidit. Yvon était motivé pour se baigner mais après avoir découvert que la température est bien meilleure à l’abri dans l’auvent de la tente, on se contentera d’un tour à la plage.
J’y découvrirais que les baigneurs sont mieux lotis que les campeurs : pour une mini plage on trouve une douche et 7 toilettes fermées et super propres. Alors que nous, dans notre côté du camping, il y a une douche et 3 toilettes pour les femmes, idem pour les gars, et ce pour une centaine de sites (un site pouvant contenir jusqu’à 2 tentes ou un grand VR bondé)… pour continuer dans le mode, ceci est le pire camping à date, je vais prendre ma douche. Un peu étonnée la veille que la douche à 50 sous, censée durer 3 minutes s’étire à volonté, je tente ma chance et en effet, elle est gratuite ! Sachant que cette foutue douche est sur le même réseau que les toilettes voisines (donc je me pèle à chaque chasse d’eau), que la porte ne ferme pas, qu’il n’y a pas le moindre crochounet (un crochounet c’est pas grand-chose, c’est moins qu’une bolinette !), je trouve que la fausse machine à collecter les sous, c’est un peu la cerise qui fait déborder le vase !
Je rejoins notre tente, un peu grognon contre ce camping tout pourri (enfin pas tant que ça quand même, mais quand je suis grognon, j’y vais à fond), je constate que le vent empire… nous prenons place dans nos fauteuils à l’abri dans la tente de Guillemette (louée soit-elle de nous avoir prêté cette tente…). Le temps passe, la veste de Charline avance, le livre d’Yvon est de plus en plus lu, le vent gronde, les tentes cheap des voisins ont le double toit qui vole… l’après-midi touche à sa fin, la première manche est faite, le livre d’Yvon a l’air vraiment prenant, le soleil s’est caché, les arceaux des tentes des voisins ont cédé. L’heure du repas approche, recroquevillée sous la couverture de Maïté et Christophe (merci les amis), la manche numéro deux avance, je bénis un peu plus chaque seconde Guillemette d’être bien équipée car la tente que je regarde s’effondrer depuis quelques heures est sûrement celle qu’on aurait achetée au Canadian Tire. Peu à peu je deviens experte : moui, le coup du double toit qui ne fait qu’un avec la bâche au sol c’est super malin. Je réfléchis à une façon de remercier ma chère Guillemette à la hauteur de cet abri dans la tempête !
[INTERMEDE POUR LES FRANÇAIS : ici, décathlon = (plus ou moins) canadian tire, enfin si décath faisait des pneus, du petit électro et tout ce dont on a besoin dans sa maison… mais là où la comparaison s’arrête c’est sur le fait que quelque part dans une vallée des Alpes, vers Salanches, il y a le labo Queshua où des mecs qui connaissent leur métier font marcher leur cerveau pour créer un produit intelligent et pas cher. Canadian tire, ça sent le plastique chinois et je ne sais pas s’ils investissent beaucoup en R&D ! Résultat : la tente 2 secondes vient d’arriver à un prix équivalent à une tente 92 secondes… D’où le nombre important d’igloos dans les campings avec seulement un double toit posé dessus.]
Et voilà, il est 20h22, la tempête gronde toujours. Je suis toujours blottie dans ma couverture, le casque sur les oreilles pour que Mes Aïeux me rappellent que les oies sauvages sont le meilleur exemple de communisme dépourvu d’égo et donc de communisme qui fonctionne, finalement ! Plus que les JO, je suis un peu triste de rater la campagne électorale québécoise en cours; non seulement parce que c’est la seule que j’aurais pu suivre, mais surtout parce que notre ami Charest m’a tellement remontée toute cette année (déjà bien avant), me rappelant que mon cœur bat de rouge et que j’ai envie que le peuple québécois soit à la hauteur de l’admiration aveugle que je lui voue à l’aube de mon départ, à l’aube de son printemps ! Amir Premier Ministre !! (L’admiration aveugle peut s’apparenter au délire... mais avant de pouvoir il faut croire). Sur ces bonnes paroles : ami québécois, souviens-toi; ami français, pense à moi chez décathlon; ami le vent, arrête de me réveiller je crois que tu m’a assez portée ! J’ai une manche à finir !
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